Mois: juillet 2010

Nous sommes des pulsars…

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Evidemment, ils voudraient que nous continuions à être passifs, c’est-à-dire regarder la télévision, écouter la radio ou lire la presse, d’hier. Mais, nous sommes sur les réseaux, dorénavant, nageant dans les flux comme un poison sauvage.

Ne pas céder est notre devise. Continuer à réagir aux forces obscures qui nous tirent vers le fonds de l’océan, notre but.

Notre curiosité nous propulse, nos désirs de contacts nous protègent. L’ennui n’est plus de mise. Nous avons dépassé le stade de la consommation… Nous sommes des pulsars…

Silence

Les petites histoires pour raconter la Grande Histoire : « Souvenirs de la Grande Armée : tome 3 » De Michel Dufranne, Alexis Alexander et Jean-Paul Fernandez… une BD commentée pour le site Babelio

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Une critique sur une bande dessinée sur Waterloo,  sur Napoléon ? Encore ?

C’est le site de recommandation de lectures Babelio qui m’a gentiment proposé de commenter la lecture de ces Souvenirs de la Grande Armée, : tome 3, Voir Vienne et mourir ! / Scénario Michel Dufranne ; Dessin Alexis Alexander ; Couleur Jean-Paul Fernandez. – Paris : Delcourt, 2010. – 48 p.

J’ai donc lu… et voici mon humble avis de lecteur…

Je ne citerai pas l’abondante bibliographie (BD ou non BD) qui fait référence à ce moment emblématique (Waterloo) de l’Histoire de France ou de l’Histoire du Monde pour reprendre la démesure du petit général devenu Empereur … A l’occasion de cette critique, j’ai d’ailleurs découvert  un blog qui souhaite « fédérer le plus grand nombre de napoléoniens et/ou amateurs de bandes dessinées classiques » afin de créer une nouvelle BD, sur Napoleon Bonaparte. Incroyable ! Le sujet est inépuisable…

Une bande dessinée historique ? 

Je dois vous dire… je dois vous avouer… que depuis les années 80 et la saga de François Bourgeon dans le magazine Circus des éditons Glénat … je n’avais que peu remis les pieds ou du moins les yeux, dans ce genre de la bande dessinée… D’ailleurs, existe t’il une bande dessinée historique après Les Passagers du vent ? Sommet d’intelligence graphique et scénaristique… Bon, je suis un peu ironique aujourd’hui… J’exagère…

Depuis, il y a eu deux autres sommets de la bande dessinée historique mais son auteur fait partie de la génération « alternative » qui a bouleversée les codes anciens : La Guerre d’Alan ou Le Photographe d’Emmanuel Guibert. Comme la série qui nous occupe aujourd’hui, celles de Guibert ont aussi comme point commun de mettre en valeur les petites histoires pour raconter la Grande Histoire : la fin de la seconde guerre mondiale pour l’une et l’aide humanitaire lors d’une des guerres d’Afghanistan pour l’autre. Et puis, aussi, je n’oublie pas Maus d’Art Spiegelman mais cet exemple est tellement cité que je me demande s’il faut encore le citer. C’est ce que l’on appelle un classique.

Je dois tout vous dire… Je dois tout vous avouer… je suis plus attiré aujourd’hui, ou enfin, depuis une bonne dizaine d’années par ce que l’on appelle la bande dessinée alternative… non, pour être à la page ou à la planche pour rire un peu… mais parce que graphiquement, les ouvrages proposés par cette nouvelle vague de dessinateurs me séduisent, voir, allons-y démesurément, me fracassent l’oeil ; parce qu’au niveau des scénarii, la bande dessinée dite alternative aborde aussi des thèmes « adulte », des personnages « sexués » pas outrageousement comme dans certaines BD que je ne citerai pas, avec des histoires pas forcément drôles mais si c’est drôle, ben c’est encore mieux… et qui bouleverse les codes de narration… et j’ai donc beaucoup de mal à lire, depuis Menu, je dois vous l’avouer, je dois vous le dire,  le traditionnel 48 pages cartonné couleur… un modèle manufacturé pour l’édition… Nombre d’histoires sont ainsi à l’étroit et sont obligées de faire de trop grandes ellipses…

Bref, ne me faites pas dire ce que je n’ai pas dit : je lis encore de la bande dessinée dite classique, de la ligne claire… mais ce sont plutôt des lectures nostalgiques… parce que parfois y règnent encore  la manière de raconter une histoire de A à Z… (l’intégrale Corentin récemment parue) et que même si les ficelles du scénario sont énormes… on laisse faire… on se laisse porter… J’en lis aussi parce que c’est une partie de mon travail en tant qu’acquéreur de BD en bibliothèque…

Longue introduction donc, pour vous parler de ces  souvenirs de la grande armée dont je viens de découvrir le tome 3 et par la même occasion la série.  

Graphiquement, vous l’avez compris, ce n’est pas ce que je préfère… Trop, trop classique… pour moi… Le dessinateur maitrise les scènes de batailles, un peu moins les visages féminins.  Le découpage de l’histoire est alerte (plongée – contre-plongée…) et sert bien la narration. Le format classique des 48 pages empêche le développement de certaines scènes qui auraient mérité plus d’ampleur (la scène finale de confrontation). Ne pas avoir lu les premiers tomes n’a absolument pas gêné ma lecture. Cependant, la réussite de cette histoire est liée au scénario qui nous sensibilise aux horreurs de la guerre. La légende de l’épopée napoléonienne est oubliée et c’est tant mieux. J’ai un jour découvert, adolescent ,les souvenirs de la première guerre mondiale de Blaise Cendrars (La main coupée) et ce livre a changé mon point de vue sur une grande partie de l’historiographie en m’orientant vers des historiens moins « pompiers » pour le dire ainsi… Pour affirmer son propos, le scénariste alterne  les petitesses des uns et des autres (vol des cadavres – un grand classique depuis Thénardier), les actes de courage ou de folie (cochez ce qui vous plait le plus) pour atteindre le fil rouge de ce tome 3 : le remords et la quête du personnage principal pour retrouver un médecin pas sympathique. Je ne vous en dis pas plus si vous n’avez pas encore lu.

Malgré mon commentaire qui peut paraître sévère, ce tome et les deux précédents vont rejoindre les bacs de ma bibliothèque afin de les faire découvrir à nos lecteurs…

Silence