Mois: février 2009

Un dictionnaire Lascaux qui interroge nos manières de conserver…

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En 2009, un bibliothécaire est soucieux de se déplacer sur les réseaux informatiques à la poursuite d’un eldorado de documents et de ressources inédites.

Il est aussi soucieux de proposer à ses lecteurs, usagers, ou internautes ces ressources et les pistes de ses pérégrinations sur les sites Internet, découvrir des grottes enfouies sur des serveurs non indexés !

Depuis les premières bibliothèques grecques, il est plus que jamais soucieux de mémoire et de conservation de cette mémoire : nombre de sites Internet apparus dans les années 90 ont disparu à jamais, bien avant la mise en place du dépôt légal de l’Internet en 2006.

On peut considérer le net comme le règne de l’immédiateté, de l’inutilité, du moment présent.  Pourtant, un bibliothécaire de 2009 ne peut pas raisonner ainsi, on l’entend parfois ce raisonnement « claustrophobe ?  » parmi les collègues désabusés peut-être face à la masse de l’information disponible.

C’est une de nos missions que de garder trace de ce qui fut… pour nos enfants, petits enfants et générations du futur.

Traces, mémoire, racines…

Ouvrir le dictionnaire de Lascaux de Brigitte et Gilles Delluc (Editions du Sud-ouest, 2008), c’est compulser, de nouveau, la mémoire des hommes, des premiers hommes.  Ces dessins ? Simples cartes de chasse ou naissance de l’art, la question reste en suspens selon l’angle de vue que l’on aborde.

C’est aussi s’interroger sur la manière de conserver les traces du passé.

Découverte en 1940, la grotte de Lascaux qui avait gardée intact pendant des millénaires les premiers dessins des hommes fut fermée 23 ans plus tard, le 17 avril 1963 à la demande du ministre des Affaires culturelles, André Malraux, pour cause de pollution.  Vingt ans plus tard, en juillet 1983, une reproduction à l’identique de la grotte (Lascaux II) fut ouverte pour permettre la transmission au grand public de cet inestimable trésor.

Avec plus de 500 entrées, ce dictionnaire nous propose quelques heures de pérégrinations pour tout savoir sur ces premiers hommes… et réfléchir – c’est la piste que je vous propose ici – à nos claustrophobies vis à vis des espaces confinés… grottes ou Internet !

Silence

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Cette critique est publiée dans le cadre de l’opération Masse critique du site Babelio qui permet de partager vos lectures avec d’autres lecteurs.

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Ne lisez pas ce livre !

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Ne lisez pas ce livre !

Lequel ?

Petites leçons sur le grec ancien de Jacqueline de Romilly et Monique Trédé, paru aux éditions Stock en 2008.

EXE Petites leçons de grecs

Ne lisez pas ce livre !

Drôle d’injonction pour un billet qui voudrait d’abord faire une critique dithyrambique sur son écriture : parfaite, limpide.  Patientez un peu, et je vous dirai, pourquoi il ne faut pas lire ce livre. Continuons !

Ce qui fait de cette lecture, une joie ? C’est la jubilation de son auteur, professeur mondialement reconnu de grec ancien, membre de l’Académie française, pour nous communiquer sa passion, la passion de sa vie,  sur cette langue dite ancienne.

 » On ne célèbrera jamais assez les mérites de la culture de la Grèce ancienne et l’influence que cette culture a exercée sur la nôtre « . Et puis,  » La langue grecque présente en effet cette particularité de n’avoir jamais cessé, depuis la plus haute antiquité, de se répandre à travers le monde entier, sans être jamais imposée par une autorité politique quelconque.« 

Il peut paraître incongru aujourd’hui d’apprendre une langue que l’on qualifie avec un peu de mépris de morte. Au contraire, Jacqueline de Romilly et sa collègue Monique Trédé nous montrent la persistance de cette langue malgré la disparition de la civilisation grecque ou encore l’omniprésence des mots grecs dans notre langage de tous les jours (le bio mis à toutes les sauces, si l’on peut dire ainsi), enfin, l’influence de la pensée grecque qui diffuse depuis plusieurs millénaires ses effluves sans que nous nous en rendions toujours compte dans les modes de pensée et de fonctionnement de nos démocraties.

Les deux premiers chapitres restituent tous ces apports et lancent aussi un appel :  » depuis un demi-siècle, dans bien des pays, une crise touche les études classiques. Elle est grave, et dangereuse. Nous sommes nombreux à nous élever contre cette crise qui ne relève, en réalité, que de l’organisation de l’enseignement ; car, dans l’opinion, le grec a les faveurs de la plupart. Il faut donc lutter, et lutter fermement ! Si nous semblons entrer dans un nouveau Moyen Age, si les spécialistes de langues anciennes, de plus en plus rares aujourd’hui dans nos Universités, évoquent irrésistiblement les copistes du XIIIème siècle ardents à maintenir la flamme derrière les grilles des monastères,  nous pouvons au moins espérer que, tout allant plus vite que par le passé, la crise sera brève et bientôt révolue.« 

Le grec ancien en a vu d’autres !  » On ne peut que rester confondu devant la force de diffusion qu’a montrée cette langue à travers tant de crises et de renaissances.« 

Enfin, tous les chapitres suivants sont là pour nous démontrer subtilement comment cette langue allie précision et beauté. Les deux auteurs ne sont pas là pour asséner un quelconque baratin de chaland ! Vous sortez de la lecture avec une seule envie : apprendre le grec ancien.

Au début de cette chronique, je vous disais : ne lisez pas ce livre ! Vous savez pourquoi maintenant. C’est à vos risques et périls… Si toutefois, vous persistez dans l’idée d’apprendre un peu de grec, rendez-vous ici.

Silence

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Cette critique est publiée dans le cadre de l’opération Masse critique du site Babelio qui permet de partager vos lectures avec d’autres lecteurs.

Et si on parlait juridique ? intervention d’Yves Alix pour la JE ABF PACA

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Intervention d’Yves Alix à la journée d’étude de l’ABF PACA à la BMVR de NIce le 23 octobre 2008 : « Musique numérique en bibliothèque : innover pour résister ? »

Le compte-rendu de cette journée d’étude est disponible sur le site de l’ABF sur les pages régionales PACA.

Franck Queyraud