ACIM
Promouvoir en bibliothèque en 2011, la musique, des recommandations de bibliothécaires, du livre d’artiste ou des arts numériques ou faire de l’encyclopédisme : une journée d’étude le 15 décembre
L’Association des Bibliothécaires de France groupe régional PACA (que je préside depuis peu) organise une journée d’étude intitulée :
« Retour d’expériences (épisode 1) : Web, bibliothèques et nous… »
Médiathèque de Saint-Raphaël––Place Gabriel Péri – 83700 Saint-Raphaël
le jeudi 15 décembre 2011
Dans cette journée, il s’agit CONCRETEMENT de montrer des expériences numériques qui sont en cours ou ont eu lieu autour de :
* la musique avec l’expérience sur la musique en streaming développée en Alsace à l’initiative de la BDP du Haut-Rhin et de Xavier Galaup (Président de l’ACIM) : comment continuer à proposer une offre musicale en bibliothèques alors que les individus ont ou vont avoir la possibilité avec leurs abonnements téléphoniques, de télévision ou du web de se passer totalement de nous ? Dommage, non ? Diversité musicale, action culturelle, découverte et conseils… à la trappe ? Quel bilan peut-on tirer de cette expérience alsacienne ? Doit-on généraliser ce modèle ? Nous accueillerons Bruno Neveu, bibliothécaire musical à la Médiathèque de Guebwiller (68), un des animateurs de cette initiative remarquable…
9h30 Présentation de Music Me, offre de musique numérique dans les bibliothèques alsaciennes par Bruno Neveu, bibliothécaire musical – Médiathèque de Guebwiller (68) suivi d’ échanges avec le public
* Comment faire participer nos usagers à la vie de nos catalogues de bibliothèques, donner un peu de vie, de clarté (si j’ose dire) à nos OPAC très, trop stricts : titre, auteur, éditeur, lieu d’édition… Même si la description bibliographique est indispensable et condition pour accéder aux ressources, il nous faut désormais développer la participation des usagers et leur permettre de partager, par exemple, leurs coups de coeur (mais pas seulement !) sur nos outils, pour enrichir nos catalogues, faciliter les recherches et le partage de la connaissance. Tout reste à inventer encore. Renaud Garcia, le créateur du moteur de recherche sensitif Culture Wok, viendra nous présenter ce nouvel outil qui pourrait être associé à nos portails de bibliothèques, être un outil pour développer une vraie relation avec nos usagers. Là encore, nous devrons être dans l’invention dans les années à venir : quelle forme renouvelée au club de lectures, au club d’écoute musicale… ? Comment partager entre professionnels et usagers autour des courants de la vie culturelle ?
10h45 L’univers Culture Wok : faire participer nos usagers à un moteur de recherche sensitive par Renaud Garcia (créateur de Culture Wok) suivi d’échanges avec le public
* L’encyclopédie Wikipédia est devenue en quelques années, un nouveau lieu phare de l’encyclopédisme, un modèle aussi de participation collective, non exempte de critiques ou de polémiques, mais malgré cela, elle s’est imposée. Hervé Goldberg de Wikimédia France viendra évoquer les projets de wikimedia, et les partenariats liés autour de ces projets avec des bibliothèques et des établissements similaires et nous dressera un bilan de ces partenariats. On pourrait penser un peu rapidement qu’avec le numérique, les bibliothèques ne sont plus des lieux où chercher de l’information : le numérique nous donne de nouvelles portes d’accès jusque là cachées ou difficilement accessibles au commun des mortels ! A nous, les professionnels de l’information, d’organiser et de signaler les nouvelles ressources et participer aux projets de Wikimédia, par exemple.
14h L’encyclopédie Wikipédia dans les bibliothèques : expériences par Hervé Goldberg de Wikimédia France (Précisions à venir) suivi d’échanges avec le public
* Enfin, la journée se terminera par l’intervention d’Alexandre Simonet qui travaille à la bibliothèque Carré d’Art de Nîmes et qui a su renouveler le monde du livre d’artistes en l’adaptant au numérique avec l’expérience Kiibook . J’ai consacré un billet et une interview à ce travail, je vous invite à relire ici. Alexandre nous parlera également projets autour des arts numériques et de cartographie culturelle… Là aussi, à nous d’explorer le web et de présenter à nos publics, des initiatives qui sont parfois un peu perdues sur le Web.
15h30 De l’art numérique en bibliothèque une chance pour le web 2.0 : Kiibook (livres d’art numérique) et cartographie culturelle par Alexandre Simonet, Chef de projet prospective et médiations, arts et cultures numériques au Carré d’Art bibliothèques de Nîmes suvi d’échanges avec le public
Cette journée est le premier épisode d’une série consacrée à des retours d’expériences concrétes dans les bibliothèques. La prochaine aura lieu en 2012 autour de la médiation numérique, de la recommandation et des livres numériques. Date et lieu seront précisés prochainement.
Pour vous inscrire, il reste encore des places, c’est ici.
Je remercie ici les intervenants pour leur future participation. Un grand merci également à nos partenaires (Région, Drac PACA, BDP13) et bien entendu, à la Ville de Saint-Raphaël qui nous accueille une nouvelle fois pour une journée qui s’annonce passionnante et au coeur des préoccupations de notre profession en version bêta perpétuelle !
Franck Queyraud
Président ABF PACA
Coordinateur du groupe ABF Bibliothèques Hybrides
» La musique a toute sa place en bibliothèque » : manifeste propulsé par l’ACIM
A l’occasion de la fête de la musique et de la publication de l’appel de l’ACIM, je réanime la mémoire. La musique est l’art d’organiser le silence. La musique est désormais dans les flux des tuyaux du Web et toutes les bibliothèques n’y sont pas encore, dans les flux, restant sur le bord du fleuve, regardant passer les labs de toutes sortes, se demandant si l’eau est froide. Il faut plonger et mettre nos barques dans le sens du courant… notamment pour donner un peu le la en terme de contenus musicaux… 😉
L’ACIM (Association pour la Coopération des professionnels de l’Information Musicale) publie un texte rappelant les enjeux de la musique en bibliothèque ( http://www.acim.asso.fr/spip.php?article335):
La musique est un langage universel propre à attirer et à fédérer tous les citoyens, indépendamment de leurs origines et de leurs catégories socioprofessionnelles. Si l’écoute et la pratique musicale ne cessent de se développer dans le monde, en revanche la culture musicale est trop souvent négligée au niveau institutionnel en France, excepté dans de rares circuits, et n’a jamais été prise en compte par des acteurs économiques davantage préoccupés par la rentabilité de leurs investissements que par la diversité musicale.
Le défunt Conseil Supérieur des Bibliothèques avait constaté dans ses différents rapports que la place de la musique était encore insuffisante dans les bibliothèques. Alors même que cette situation perdure globalement, la musique en bibliothèque est aujourd’hui fragilisée par la baisse des prêts, le développement de l’écoute et du téléchargement en ligne. C’est ainsi que plusieurs nouvelles médiathèques ont ouvert récemment sans présenter la totalité de la documentation musicale (livres, partitions, dvd et disques compacts) voire sans musique.
Ce choix nous semble une grave erreur car l’offre musicale en bibliothèque ne saurait se résumer à une borne de téléchargement ou à une ressource en ligne. Si la place du support CD pourrait être amenée à se réduire à moyen terme, sa présence reste pour l’instant la meilleure manière de matérialiser dans nos locaux une offre musicale hybride, c’est à dire mélangeant collections physiques et collections dématérialisées.
Renoncer à la musique en bibliothèque reviendrait à l’abandonner aux acteurs du secteur marchand qui n’ont pas le souci de la diversité et de la pérennité des œuvres musicales. Tout n’est pas sur le net et tout n’y est pas visible. Malgré son apparente abondance (plus de 7 à 8 millions de titres annoncés sur des plateformes de streaming), l’offre de musique en ligne reste lacunaire dès lors que l’on sort des musiques de consommation courante.
La musique représente une pratique culturelle majeure dans nos sociétés au même titre que la littérature ou le cinéma. Or les pratiques culturelles ne sont pas étanches. Renoncer à la musique en bibliothèque risquerait aussi, en supprimant des passerelles entre elles, de remettre en cause, pour un public éclectique, l’intérêt pour les collections de littérature et de cinéma.
Rappelons à ce propos l’article 7 de la Charte des bibliothèques qui stipule que : « Les collections des bibliothèques des collectivités publiques doivent être représentatives, chacune à son niveau ou dans sa spécialité, de l’ensemble des connaissances, des courants d’opinion et des productions éditoriales. »
Enfin il nous semble important que les médiathèques continuent de jouer un rôle prépondérant dans le développement de la culture musicale à l’aide d’une offre documentaire large mais aussi de concerts et d’animations sous quelque forme que ce soit (conférences, ateliers de créations musicales, etc.). Dans certains territoires, la médiathèque est le seul point d’accès non marchand à la musique.
En accompagnant ces nouvelles pratiques, les bibliothèques ont un rôle important à jouer dans le domaine de l’éducation et la culture musicale du public, notamment pour les nouvelles générations.
Biblioflux et Discoflux : 2 initiatives à saluer !
Qui a dit que les bibliothécaires ou les documentalistes ne suivaient pas les avancées des technologies ?
Les deux expériences qui suivent montrent une belle appropriation des agrégateurs de flux RSS.
Biblioflux fonctionne comme un répertoire de blogs. Il propose une sélection de sources sur les bibliothèques, le livre, et les sciences de l’information. Né de l’initiative d’ un biblioblogueur documentaliste (auteur du blog La conjuration/notes), il agrége au moyen des fils RSS, des biblioblogs ou des sites culturels dans trois rubriques informatives : sciences de l’information, monde des bibliothèques, Le livre et l’édition. Dans la rubrique PLUS, vous saurez tout pour créer votre propre agrégateur de la manière la plus efficace et la plus adaptée à votre problématique. Vous pourriez ainsi vous créer des agrégateurs thématiques consacrés à la littérature adulte ou jeunesse, à la cuisine, aux scouts, à ce que vous voulez en fait…
Les bibliothécaires musicaux de l’ACIM ne sont pas en reste. Ils ont réalisé Discoflux sur un principe analogue et leur obsession majeure : la musique. De plus, en créant votre compte, vous avez la possibilité de créer une page de veille personnelle en ajoutant les sites que vous suivez régulièrement. (Rubrique : Ajouter des modules).
Ne lâchez plus ce fil, si j’ose dire… Un dernier mot : essayez !
Silence