Mois: novembre 2008

Je rêve d’organiser un lipdub dans ma bibliothèque !

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Un lipdub ?

C’est quoi ?

C’est Arnaud Chepfer de la MD68 qui explique sur la liste Discothécaires.fr :

« Les collègues d’une boite, les élèves d’un lycée ou les membres d’un service se réunissent. Ils mettent au point une chorégraphie façon comédie musicale sur un titre de pop assez connu.
Ils se filment en un seul plan-séquence de la longueur du titre, plus il y a d’acteurs et plus il y a d’effets et mieux c’est.
Actuellement, il y a un concours mondial via Youtube et Dailymotion, des paquets de vidéos sont envoyées.
Il y en a des marrantes, faites avec trois bouts de ficelles et d’autres qui sont de véritables chefs d’œuvres comme les deux ci-dessous, celle de l’IUT de Rouen arrive dans les meilleures mondiales « 

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et celle de l’IUT de ROUEN :
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Pour en savoir plus, un article de l’Express.

Le lipdub est né en 2007 aux Etats-Unis. Afin de motiver les troupes, rien de tel que de tourner un clip sur son lieu de travail en effectuant un playback sur un air connu !

Mais ça pourrait aussi être une chouette idée d’animation avec les mômes en Médiathèque ? Vous ne trouvez pas ? Ça bousculerait un peu notre image ?

« Ouais, la pêche » comme dirait les gars de La chanson du dimanche.

Qui l’a déjà fait en bibliothèque ?

Silence

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Jubilations 12 : la blogoboule de lecture ou plus de 300 blogs de lecteurs !

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Parfois, lors de nos rencontres de bibliothécaires ou à la pause café de notre bibliothèque, on entend sur le registre de la désolation :

ouais, plus personne ne lit ! Ou encore : le livre c’est mort, les usagers viennent en bibliothèque pour emprunter de la musique ou des films…

Et pourtant…

Pendant ce temps…

Au cours de ses pérégrinations sur le net, une bibliothécaire de France (Oiselle) a recensé dans  la blogoboule de lecture (un univers netvibes) plus de 300 blogs francophones de lecteurs passionnés.

blogoboule

Son univers netvibes était associé à un blog qu’elle a arrêté pour diverses raisons le 1er novembre. Ce que je regrette.

Sur un blog, un des avantages, est d’enrichir par des billets les découvertes que l’on fait, de proposer des angles, de réunir des informations qui semblent éloignées, éloignées seulement.

Un agrégateur de flux RSS (comme cet univers netvibes) est un outil fabuleux de veille, pour ne rien oublier mais ce n’est finalement qu’un amas de flux. On cherche en vain, le commentaire.

Remarquez  choisir tel ou tel blog pour faire sa veille c’est déjà faire du commentaire, mais discrètement. Comme une politique documentaire qui ne ferait pas de médiation de ses collections…

Parfois, la bibliothèque se meurt d’être trop discrète !

Elle aurait besoin d’affirmer un peu plus ses choix, d’expliquer fièrement ce que l’on nomme dans notre jargon « sa politique documentaire ».

On n’a pas non plus le temps de tout lire. Le numérique apporte un plus en réunissant sur une plateforme fédératrice toutes les informations que l’on souhaite. Alors on peut picorer. Faire son marché du samedi matin. Emprunter des chemins buissonniers. Oiselle est notre Ariane dans ce dédale de blogs !

Le blog permet aussi autre chose : du coup de cœur, de l’humeur, de l’enthousiasme, des commentaires, de l’échange et du partage d’un lecteur vers d’autres lecteurs (qui peuvent être nos usagers ou pas).

En découvrant la richesse de tous ces blogs, véritables critiques passionnées, on peut avoir chaud au cœur. On peut aussi se demander pourquoi la bibliothèque n’est pas un lieu fédérateur de ces pratiques de lectures, lieu de rencontre de cette communauté de lecteurs qui aime écrire sur ce qu’elle a lu.

L’antique club de lecteurs de la bibliothèque pourrait peut-être trouver là une énergie nouvelle. La blogoboule de lecteurs pourrait être sa nouvelle appellation !

Ce qui serait important : réunir ces lecteurs qui s’expriment sur le net par l’intermédiaire d’un blog. La bibliothèque devrait accueillir ces voix sans vouloir les contraindre à un consensus mou. Pour créer du lien social. Dans ce lieu social qu’on appelle une bibliothèque…

Ces blogs ne sont-ils pas des sortes de bouteilles jetées à la mer  par ces lecteurs qui attendent un contact, qui ont envie d’échanger ? Cela devrait nous interpeler, nous, les bibliothécaires ? Vous ne trouvez pas ? Certains de ces lecteurs, ce sont même réunis sur une carte de géolocalisation « Lecteurs Blogueurs Francophones » sous la direction d’une certaine Madame Charlotte.

Je suis persuadé que la lecture a encore de beaux jours devant elle,  même si une certaine lecture  « zapping » sur écran grignote notre temps et nos moments de rencontres avec les autres. Le lieu bibliothèque n’est pas encore assez le lieu d’échanges et de partages qu’il devrait être.

Deux ouvrages qui viennent de paraître, que je vous encourage à lire, démontrent que lors de situations dramatiques (crises existentielles personnelles, crises économiques ou guerres), le désir de lecture et sa pratique ont été renforcés voire ont permis à des personnes en difficulté à trouver une raison de ne pas désespérer.

Il s’agit de :

Livres pillés, lectures surveillées – Les bibliothèques françaises sous l’Occupation / Martine Poulain. – Paris, Gallimard, 2008.

et de

L’art de lire ou comment résister à l’adversité / Michèle Petit. – Paris, Belin, 2008.

Dans ces deux livres, plusieurs exemples montrent qu’en cas de situation désespérée, comme l’occupation allemande pour le premier opus, les gens éprouvent le besoin de lire, de retrouver le chemin des bibliothèques, de prendre du temps pour réfléchir à la situation. Martine Poulain donne des exemples de fréquentation de la BNF en hausse pendant la guerre. Quant à Michèle Petit cite un autre texte de… Martine Poulain évoquant la crise des années 30 aux Etats-Unis : « Parfois, les sans emploi demandaient à la lecture de leur permettre de se distancier du réel et de leur propre situation, ils lui demandaient de les  emmener « hors du monde ». « 

Si se retrouver « Hors du monde » est un des buts assigné à la lecture.  Michèle Petit remarque que «  la lecture est un art qui se transmet plus qu’il ne s’enseigne « . Alors un des rôles de la bibliothèque n’est-il pas de permettre la transmission des savoirs, des connaissances ou plus modestement des émotions des lecteurs vers d’autres lecteurs ?

Tous ces blogs nous font des clins d’œil… Bibliothécaire, où es-tu ?

Silence

J’aimais bien le site. Demain : NonFiction.fr sort en kiosque…

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Un billet pour vous conseiller deux revues :

« Demain, jeudi 27 novembre, est une date importante dans l’histoire de nonfiction.fr, marquée par la sortie en kiosque du premier numéro de nonfiction, le magazine des livres et des idées.

Après une année d’existence, au cours de laquelle nonfiction.fr a pu faire valoir sa qualité, son sérieux et son approche originale des thèmes d’actualité, nous avons décidé de franchir une nouvelle étape avec le lancement d’un magazine. Du virtuel vers le réel, le papier devient ainsi une extension de l’Internet, une autre manière de faire vivre et de diffuser nos contenus mais aussi de les enrichir par l’apport d’arficles inédits.

Fidèles du site depuis son lancement ou nouveaux venus, nous vous invitons à porter aujourd’hui un nouveau regard sur nonfiction.

Sur des sujets aussi essentiels que la crise économique, l’identité de la gauche, le nouveau rôle des États-Unis dans le monde, la compréhension de la Chine dans ses dimensions culturelles et économiques, nonfiction, le magazine des livres et des idées propose une approche originale qui laisse la place et le temps à la réflexion et à l’analyse. »

Vous pouvez déjà voir le sommaire ici.

J’en profite aussi pour faire la publicité de la revue des « excellentes » éditions Amsterdam : la revue internationale des livres et des idées. Dans son dernier numéro, je vous invite à lire un article de Thomas Boivin sur la bande dessinée indépendante : le Bédef ou l’art de se faire passer pour un petit. Thomas Boivin est éditeur à la cinquième couche, un éditeur alternatif de Bruxelles.

Bonnes lectures
Silence

Prix 2008 de la bibliothéconomie

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En cette saison de prix littéraires en tous genres, il me semblait important de remettre à l’unanimité de ma voix et sans décompte, le prix 2008 de la bibliothéconomie au PS !

En effet, depuis quelques jours, tous les médias et les journalistes sont occupés à chercher le sens de ce mot mystérieux : récolement.

A cause de la désormais fameuse Commission de récolement…

Merci donc au PS d’utiliser les mots de nos boites à outils…

Si vous lisez ce message et que vous êtes (encore) socialiste, n’oubliez pas le refrain de la chanson d’Henri Salvador :

Faut récoler…
Faut récoler…
la la la

Sans rancune

Silence

Misère de la librairie face aux supermarchés de la culture…une

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Aujourd’hui, 18 novembre 2008 sur Facebook, Thierry Guichard (du Matricule des anges) « se demande ce qu’il faut faire pour que les librairies commandent en masse Le petit traité d’éducation lubrique (de Lydie Salvayre, paru aux éditions Cadex) qui rend nos vies sexuelles plus épatantes. »

Cela fait des semaines que j’ai envie d’écrire un billet d’humeur sur les librairies, où plutôt sur ce qu’elles sont devenues…

Alors, cette petite réflexion parue sur le mur facebookien de TG se prête bien à mes humeurs maussades et massacreuses…

Moi aussi, je l’ai cherché ce bouquin !

Je me suis dit, bon, les libraires ne connaissent pas les éditions Cadex, passe encore. Encore que…

Mais, qu’ils n’aient pas commandé le dernier bouquin de Lydie Salvayre, un auteur qui se vend c’est à n’y rien comprendre…

Faut dire que dans ma petite bourgade du sud de la France, nous ne sommes pas aussi bien achalandés que les heureux habitants fréquentant les Sauramps de Montpellier, les A plus d’un titre de Lyon ou la merveilleuse Dérive de Grenoble qui vient de fêter ses 30 ans. Là, je cite des librairies où le livre et les auteurs règnent en maîtres car le libraire n’a pas oublié son métier. Des librairies où l’on peut se perdre ou encore trouver ce dont on a besoin quand on en a envie.

Car, dans les autres librairies, que constate-t’on ? De plus en plus d’amas de poupées de politiciens à transpercer d’aiguilles, des livres présentés comme des légumes dans des cagettes ou toutes ses âneries de bandes dessinées soi-disant drôles sur les prénoms ou autre rayon ensoleillé de BD… La BD ça est marrant !

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Alors quand on cherche le dernier bouquin de Lydie Salvayre, un classique comme  Bouvard et Pécuchet (Du fonds, monsieur, on peut vous le commander !) ou encore la dernière bande dessinée de Stéphane Blanquet, on ne les trouve pas… Limite, on me regarde avec des gros yeux… Y veut pas m’acheter le dernier Fermine plutôt, parce que j’en ai une sacrée pile !

Parce que quoi ?

Le librairie surnage dans les offices qu’on lui impose, dans les cartons de livres à déballer, les mises en valeur des inestimables livres – pas du tout coup éditorial pour faire de la tune mais vraie rencontre entre artistes rebelles qui souffrent  j’ai nommé BHL versus MH – ce genre d’âneries, vous voyez… je me moque, c’est un peu facile, vous en conviendrez… il suffit de passer la porte…

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Choix… stratégies des maisons d’éditions… Nos pauvres libraires ne font plus leur métier à cause des factures à payer, des offices qui n’arrêtent plus… fuite en avant dans le tonneau des danaïdes de la consommation… produire, produire… est-ce que ca se vend, toutes ces choses qui encombrent une librairie ?

Sans doute…

Je ne suis pas libraire…

Avant que d’être un acheteur un peu particulier (un bibliothécaire), je suis en premier lieu un amoureux de la librairie et du travail des libraires. Celui qui conseille, qui fait des choix… Pendant plus de 20 ans, une librairie spécialisée en philosophie (Le sphinx) à Grenoble a refusé les offices et elle existe toujours… On y trouve toujours des merveilles…

Comment allez-vous faire, chers libraires, pour résister à Amazon dans cette course poursuite ? A coup sûr, Amazon est la tortue…

Comment allez-vous faire, chers libraires, quand Google va recevoir dans quelques jours la bénédiction juridique de sa numérisation sauvage d’ouvrages  (Google books) ? Ce sera un sacré changement, cette autorisation… la fin d’une époque !

Comme nous, pauvres bibliothécaires que nous sommes, vous allez  perdre vos derniers usagers face aux possibilités de l’internet et de son offre en ligne qui ne s’arrête jamais de croître.

A moins de…

réagir… de faire ce que vous savez faire…

vendre du livre et pas des emballages qui ressemblent à des livres

proposer davantage de conseil, de la médiation en stoppant toutes ces mises en place de produits manufacturés…

pour revenir à une librairie riche en conseils et nous, à des bibliothèques conviviales, tout  autant dispendieuses de promesses et de découvertes.

Les quelques librairies que j’ai citées plus haut le font… Un librairie, Le Bleuet, perdue en Provence le fait déjà à Banon  (04), village de 878 hbts avec une librairie de 100 000 ouvrages ! Les raisons de son succès ? « Le bouche à oreille dû à un fonds sans cesse en constitution », estime le libraire. « Les gens savent que je développe les collections à fond », dit-il, citant en exemple Babel (Actes Sud, 600 titres), les Cahiers rouges (Grasset, 300 titres) ou encore la prestigieuse collection de la Pléiade. « Je laisse aussi du temps au livre. Contrairement à d’autres librairies où ils sont renvoyés à l’éditeur au bout de trois mois, les livres peuvent rester chez moi quelques années« .

Et si on remettait en valeur le livre ?

Nous sommes responsables en allant acheter nos livres n’importe où, dans les supermarchés de la culture qui petit à petit détruisent la poule aux œufs d’or (Livres qui sont pourtant protégés par une loi sur un prix unique )

A ce jour, je ne l’ai toujours pas mon Lydie Salvayre !

Je viens d’aller le commander chez Bibliosurf… c’est un libraire en ligne, un anti-amazon… un début de solution, sans doute…

Fin temporaire de ce billet d’humeur…

Ajout « positif » du samedi 22 novembre 2008 : une libraire qui expérimente…

« Il y a quelques mois, ActuaLitté s’est fait l’écho de l’idée originale de Danièle GAY, libraire de son état dans le petit village charentais de Saujon (Charente Maritime). Dans la librairie « Lignes d’Horizons », sur la Place de l’Eglise, à deux pas de la Seudre qui coule ses eaux tranquilles vers le bassin de Marennes-Oléron, Danièle a décidé de ne pas rester tranquille du tout et déploie toute son énergie pour faire partager sa passion des livres et de la lecture. C’est ainsi qu’elle a eu l’idée de créer un Prix Littéraire ! Un autre ? Encore, direz-vous ! Ben, oui ! Mais un Prix un peu particulier. Écoutez plutôt… » Voir la suite sur l’excellent site Actuallité.

Ajout du vendredi 28 novembre 2008 : des libraires qui réfléchissent…

Accueillir le numérique ? Une mutation pour la librairie et le commerce du livre est un blog,  » fruit d’un travail de plusieurs mois d’une commission réunie par l’ALIRE (Association des librairies informatisées et utilisatrices de réseaux électroniques) et le SLF (Syndicat de la librairie française). Point par point, ses auteurs répondent aux grandes questions posées par le développement de l’édition électronique et identifient les défis qu’elle lance aux professions du livre« .

« Pour le livre également, la révolution numérique est en marche. Les libraires français en sont bien conscients et n’entendent pas en rester des acteurs passifs. »

Leur rapport de trouve donc sur ce blog et tente de répondre aux questions suivantes : «  Comment permettre aux libraires de jouer un rôle concret dans le nouvel environnement du numérique ? Y a-t-il un risque de voir disparaître certains prescripteurs traditionnels ? Quel sera l’impact de la numérisation sur l’enrichissement des fonds et sur l’élargissement de l’offre éditoriale ? Comment les auteurs eux-mêmes envisagent-ils l’arrivée du numérique ? Autant de questions posées à tous les acteurs de la chaîne du livre – auteurs, éditeurs, diffuseurs, distributeurs et libraires -, qui ont tout à gagner à accompagner, en douceur, la mutation de leurs métiers en concertation avec les organisation professionnelles et interprofessionnelles qualifiées. « 

Juste une remarque – mais on a l’habitude – les bibliothécaires ne sont-ils pas des acteurs de la chaine du livre ?

Silence

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(Les photos ne sont pas des montages mais le reflet d’une triste réalité… de la barquette, de l’emballage.. mesdames, messieurs, approchez, il est bon mon fromage !)