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Retour d’expériences (épisode 1) : Le Web, les bibliothèques et nous… : des expériences concrètes en bibliothèques, compte-rendu d’une journée d’étude ABF PACA

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Organisée par l’ABF PACA, le jeudi 15 décembre 2011 à la médiathèque de Saint-Raphaël avait lieu la première journée d’étude d’une série baptisée : «Retour d’expériences (épisode 1) : Web, bibliothèques et nous…».

Le principe de ce premier épisode était de présenter des expériences très concrètes d’usages et d’utilisations des nouveaux outils qui n’existaient pas il y a dix ans. Une seconde journée aura lieu en décembre 2012 autour des recommandations de lecture et du livre numérique et des différentes manières d’animer le tout ! 😉

Du concret, je vous dis ! Photographie de François Morey

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Premier intervenant, Bruno Neveux, bibliothécaire musical à la Médiathèque de Guebwiller (68) avait fait un long déplacement pour évoquer une expérience de musique en ligne sur le portail calice 68,  menée dans les bibliothèques alsaciennes, expérience propulsée par Xavier Galaup dont on retrouvera sur son blog, le premier bilan de streaming musical en bibliothèques

Voici la présentation de Music Me, offre de musique numérique dans les bibliothèques alsaciennes  par Bruno Neveux

Cette première intervention et la suivante (Culture Wok) ont pu être filmées et podcastées. Malgré une qualité qui n’est pas parfaite (les intervenants et leurs spectacteurs voudront bien nous en excuser), il nous a semblé intéressant tout de même de vous faire partager le contenu et la parole de nos intervenants. Voici donc la présentation de Bruno Neveu dans la Vidéo 1 et la Vidéo 2

Le document de présentation est ci-dessous sous deux formes : en ligne, en cliquant sur l’image ou en bas pour la récupérer.

Vous pouvez la récupérer ici : Music Me Saint Raphaël 15 12 2011

 

Dis-moi où tu lis, et je te dirai qui tu es ! Photographie de François Morey

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Ne cherchez plus : Trouvez ! Tel est le slogan de Culture Wok, un moteur de recherche sensitive ! Sensitive, oui, terminé le catalogue « bassement » descriptif (je plaisante !). De l’info, du lien, de l’enrichissement, on veut !  maintenant : lecteurs et bibliothécaires !

Renaud Garcia, le créateur de l’univers Culture Wok est venu ensuite détailler cet outil qui permet aux bibliothécaires et à nos usagers de participer à un moteur de recherche sensitive. Médiation, vous avez dit ?

La présentation de Renaud Garcia se déroule dans la vidéo 3 et la vidéo 4.

et son power point, en cliquant sur l’image :

Vous pouvez également le récupérer ici : CultureWoK Saint Raphael journée ABF

Enfin, les tarifs 2012 de Culture Wok sont ici :  Grille tarifaire 2012 pour les bibliothèques 

et la plaquette d’information : PLAQUETTE_CULTUREWOK_

Information importante :

L’ABF PACA, LIBRAIRES DU SUD et L’ AGENCE REGIONALE DU LIVRE PACA ont en projet pour 2012 : « Livres dans le Wok ». Pour mémoire, il s’agit d’un projet de création d’un site internet collaboratif destiné aux acteurs de la chaîne du livre, basé sur le moteur de recherche sensitive Culture Wok, consistant à introduire des recommandations de lectures sur des ouvrages choisis par des bibliothécaires et des libraires et leur permettre d’effectuer leur principal rôle commun : la médiation et le conseil. Coordonné par l’ARL, le projet sera réalisé en partenariat entre l’association Libraires du Sud et l’ABF PACA. Dans un premier temps il sera « expérimental », l’idée est de proposer à dix médiathèques et dix librairies de PACA de constituer la base de documents. Celle-ci sera ensuite pérennisée et proposée à d’autres bibliothèques et librairies de toute la région. Première réunion prévue dans le premier semestre 2012. Si vous voulez en savoir plus, me contacter : franckqueyraud at gmail com. (Président ABF PACA)

Non ce n’est pas un moine de l’Abbaye d’Eco travaillant sur une encyclopédie !

Photographie de François Morey

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En début d’après-midi, pour cause d’encombrement de l’auditorium du Centre Culturel, nous avons poursuivi la journée dans les salles du troisième étage, et malheureusement, aucun film n’a pu être saisi.

Nous avons toutefois eu la joie d’accueillir un « wikimidien », membre actif de Wikimédia France qui gère projets et encyclopédie Wikipédia : Hervé Goldberg venu des hautes terres picardes pour nous parler des projets de Wikimedia avec les bibliothèques.

 

Voici sa présentation : Projets Wikimedia hervé goldberg Présentation ABF PACA

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Lire, on peut n’importe où ! Photographie de François Morey

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Pour clôturer cette journée, nous recevions Alexandre Simonet, Chef de projet prospective et médiations, arts et cultures numériques au Carré d’Art bibliothèques de Nîmes. Il venait nous parler : de l’art numérique en bibliothèque une chance pour le web 2.0 : Kiibook (livres d’art numérique) et cartographie culturelle.

Cela faisait longtemps que nous souhaitions inviter, Alexandre. Il nous présenta d’abord cette expérience remarquable nommée : Kiibook qui permet de créer des livres d’artistes numériques. En 2010, Alexandre avait eu la gentillesse de répondre à mes questions sur ce blog  : créer des livres d’artistes ou l’expérience Kiibook du Carré d’Art Bibliothèques de Nîmes : rencontre avec Alexandre Simonet. L’opération continue et vous pouvez contacter Alexandre si vous envisagez un développelent d’ateliers Kiibook au sein de votre médiathèque.

Enfin, il nous présenta son nouveau projet, tout aussi formidable, alliant nouvelles technologies, cartes interactives, mémoires des citoyens nîmois et documents du patrimoine conservés dans les bibliothèques  : De nîmes vers ailleurs, expérience de cartographie culturelle en bibliothèque.  Voici ce qui est écrit sur le site, à propos du projet :

« De Nîmes vers ailleurs est un projet de médiation culturelle dédié à la cartographie numérique en bibliothèque. Il prend comme arrière plan Nîmes et son agglomération et cherche l’ouverture vers un ailleurs constitué d’expériences cartographiques similaires. Les tenants  et les aboutissants du projet : sur le wiki de Labomedia

La cartographie interactive, une pratique culturelle à part entière

On ne compte plus en effet les sites web, ni les applications S.I.G (systèmes d’informations géographiques), fixes ou mobiles qui permettent de mettre en scène et de partager des données géolocalisées en temps réel. De nombreuses personnes envisagent la cartographie numérique comme un nouvel espace d’expression culturelle des réseaux sociaux et des territoires. Dotés d’une très forte expressivité ¹, ces outils constituent de véritables objets de savoirs et de connaissances issus des réalités autochtones permettant de valoriser les fonds locaux et/ou patrimoniaux des bibliothèques ou des musées.

Un outil culturel multifonction

De Nîmes vers ailleurs se présente donc sous la forme d’un outil éditorial permettant la présentation et la réunion des projets cartographiques. Il aide également à la création et à l’exportation de cartes interactives.

A qui s’adresse ce projet ?

Ce projet s’adresse à vous, que vous soyez nimois ou non, lecteurs, géographes, pédagogues, archéologues, historiens, artistes, acteurs du tourisme, médiateurs, étudiants, designers, informaticiens, journalistes, paysagistes, chercheurs ou simple curieux. Si vous avez un projet n’hésitez pas à nous le faire savoir en nous écrivant à bibliotheque.ecm@ville-nimes.fr

«Toute carte est prise dans un héritage quelle prolonge et transforme. Elle est la pointe provisoirement ultime d’une bibliothèque ou d’une cartothèque.» Jean Marc Besse in « Cartographie », Les carnets du paysage « Actes Sud et l’école nationale supérieure du Paysage », 2011. »

Deux projets qui ont ravis les participants à cette journée « retours d’expériences »… Elle aura démontré qu’avec un peu d’imagination (et pas seulement des moyens financiers), les bibliothécaires d’aujourd’hui ont des outils qu’ils peuvent utiliser pour créer des projets de médiation pertinents et actuels, modernes et novateurs. Arrêtons donc de voir dans le web une menace et imaginons, apprenons aussi et formons-nous aux nouveaux outils à notre disposition. Il faudra également faire évoluer l’offre de formation professionnele auprès des organismes habilités en régions (CNFPT, CRFCB, ENSSIB, ARL et même ABF…).

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Enfin, nous voudrions vous signaler que les photos de lecteurs et de lectrices sont l’oeuvre d’un ancien bibliothécaire : François Morey, bibliothécaire en retraite du côté de la Baie des Anges et ci-dessus en pleine occupation pour devenir le mécanicien de la battemobile… Le métier de bibliothécaire méne à tout ! Au fait (merci), François, lors de sa journée était venu exposer ces photographies : il y en a d’autres qu’ils se proposent d’exposer gracieusement dans vos bibliothèques. Si vous êtes intéressés, vous pouvez les voir ici et ici (c’est sur Facebook) ou contacter François, directement : francois.morey (at) yahoo (.) fr

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A suivre… Retours d’expériences (épisode 2) en décembre 2012 : recommandations de lecture et livres numériques dans tous leurs états… A suivre sur les pages régionales PACA du site de l’ABF. Pensez à adhérer ! Ca peut paraître ringard de militer ou de rejoindre une association, mais plus on est de fous… 😉

Enfin, de chaleureux remerciements pour l’accueil de la Ville de Saint-Raphaël, la présence et le soutien de l’Adjoint à la culture et de la directrice de la médiathèque, ainsi que des collègues de l’ABF PACA et de la Médiathèque de Saint-Raphaël ou du Centre Culturel qui ont aidés à la préparation de cette journée…

Franck Queyraud

Bibliothécaire et président de l’ABF PACA.

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Promouvoir en bibliothèque en 2011, la musique, des recommandations de bibliothécaires, du livre d’artiste ou des arts numériques ou faire de l’encyclopédisme : une journée d’étude le 15 décembre

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L’Association des Bibliothécaires de France groupe régional PACA (que je préside depuis peu) organise une journée d’étude intitulée :

« Retour d’expériences (épisode 1) : Web, bibliothèques et nous…   »

Médiathèque de Saint-Raphaël––Place Gabriel Péri – 83700 Saint-Raphaël

le jeudi 15 décembre 2011

Dans cette journée, il s’agit CONCRETEMENT de montrer des expériences numériques qui sont en cours ou ont eu lieu autour de :

* la musique avec l’expérience sur la musique en streaming développée en Alsace à l’initiative de la BDP du Haut-Rhin et de Xavier Galaup (Président de l’ACIM) : comment continuer à proposer une offre musicale en bibliothèques alors que les individus ont ou vont avoir la possibilité avec leurs abonnements téléphoniques, de télévision ou du web de se passer totalement de nous ? Dommage, non ? Diversité musicale, action culturelle, découverte et conseils… à la trappe ? Quel bilan peut-on tirer de cette expérience alsacienne ? Doit-on généraliser ce modèle ? Nous accueillerons Bruno Neveu, bibliothécaire musical à la Médiathèque de Guebwiller (68), un des animateurs de cette initiative remarquable…

9h30 Présentation de Music Me, offre de musique numérique dans les bibliothèques alsaciennes  par Bruno Neveu, bibliothécaire musical – Médiathèque de Guebwiller (68) suivi d’ échanges avec le public

* Comment faire participer nos usagers  à la vie de nos catalogues de bibliothèques, donner un peu de vie, de clarté (si j’ose dire) à nos OPAC très, trop stricts : titre, auteur, éditeur, lieu d’édition… Même si la description bibliographique est indispensable et condition pour accéder aux ressources, il nous faut désormais développer la participation des usagers et leur permettre de partager, par exemple, leurs coups de coeur (mais pas seulement !) sur nos outils,  pour enrichir nos catalogues, faciliter les recherches et le partage de la connaissance. Tout reste à inventer encore. Renaud Garcia, le créateur du moteur de recherche sensitif Culture Wok, viendra nous présenter ce nouvel outil qui pourrait être associé à nos portails de bibliothèques, être un outil pour développer une vraie relation avec nos usagers. Là encore, nous devrons être dans l’invention dans les années à venir : quelle forme renouvelée au club de lectures, au club d’écoute musicale… ? Comment partager entre professionnels et usagers autour des courants de la vie culturelle ?

10h45 L’univers Culture Wok : faire participer nos usagers à un moteur de recherche sensitive par Renaud Garcia (créateur de Culture Wok) suivi d’échanges avec le public

* L’encyclopédie Wikipédia est devenue en quelques années, un nouveau lieu phare de l’encyclopédisme, un modèle aussi de participation collective, non exempte de critiques ou de polémiques, mais malgré cela, elle s’est imposée. Hervé Goldberg de Wikimédia France viendra évoquer les projets de wikimedia, et les partenariats liés autour de ces projets avec des bibliothèques et des établissements similaires et nous dressera un bilan de ces partenariats. On pourrait penser un peu rapidement qu’avec le numérique, les bibliothèques ne sont plus des lieux où chercher de l’information : le numérique nous donne de nouvelles portes d’accès jusque là cachées ou difficilement accessibles au commun des mortels ! A nous, les professionnels de l’information, d’organiser et de signaler les nouvelles ressources et participer aux projets de Wikimédia, par exemple.

14h L’encyclopédie Wikipédia dans les bibliothèques : expériences par Hervé Goldberg de Wikimédia France  (Précisions à venir) suivi d’échanges avec le public

* Enfin, la journée se terminera par l’intervention d’Alexandre Simonet qui travaille à la bibliothèque Carré d’Art de Nîmes et qui a su renouveler le monde du livre d’artistes en l’adaptant au numérique avec l’expérience Kiibook . J’ai consacré un billet et une interview à ce travail, je vous invite à relire ici. Alexandre nous parlera également projets autour des arts numériques et de cartographie culturelle… Là aussi, à nous d’explorer le web et de présenter à nos publics, des initiatives qui sont parfois un peu perdues sur le Web.

15h30  De l’art numérique en bibliothèque une chance pour le web 2.0 : Kiibook (livres d’art numérique) et cartographie culturelle par Alexandre Simonet, Chef de projet prospective et médiations, arts et cultures numériques au Carré d’Art bibliothèques de Nîmes suvi d’échanges avec le public

Cette journée est le premier épisode d’une série consacrée à des retours d’expériences concrétes dans les bibliothèques. La prochaine aura lieu en 2012 autour de la médiation numérique, de la recommandation et des livres numériques. Date et lieu seront précisés prochainement.

Pour vous inscrire, il reste encore des places, c’est ici.

Je remercie ici les intervenants pour leur future participation. Un grand merci également à nos partenaires (Région, Drac PACA, BDP13) et bien entendu, à la Ville de Saint-Raphaël qui nous accueille une nouvelle fois pour une journée qui s’annonce passionnante et au coeur des préoccupations de notre profession en version bêta perpétuelle !

Franck Queyraud

Président ABF PACA
Coordinateur du groupe ABF Bibliothèques Hybrides

 

« Sortir de ce présent permanent » et « Cartographier Internet »: une piste pour les bibliothèques en quête d’un nouveau modèle ?

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« Aujourd’hui, nous sommes face à une véritable terra incognitae. Sans carte ni boussole.Nous avons réduit les risques de rencontres hasardeuses en confiant notre destin aux moteurs de recherche. C’est la première fois dans l’histoire de l’humanité que l’on confie une quête ou une requête à une autorité non certifiée, qui impose le chemin et la destination sans jamais offrir une représentation globale du territoire dans lequel elle s’inscrit. Si nous voulons promouvoir une véritable politique publique d’Internet, susceptible d’en faire l’agora du XXIe siècle à une échelle tant nationale qu’ européenne ou mondiale, il nous faut une carte du réseau, une capacité à le visualiser facilement. De nombreuses tentatives existent. C’est un enjeu central pour demain.

« Civiliser Internet, c’est donc le matérialiser, le voir, lui donner une représentation. C’est ensuite le cultiver. Cultiver ? En effet, Internet offre une mise à disposition formidable des connaissances et des savoirs. Mais aujourd’hui le tri est laissé à la facilité aveugle des moteurs de recherche, encore une fois. L’analogie est souvent faite avec une rue. Internet rassemble mille boutiques, mille services, mille lieux de savoir et de culture. Mais comment les reconnaître, les identifier, les distinguer ? Dans une ville, il est facile de distinguer une école d’une mairie, une poste d’une boucherie, une librairie d’une bibliothèque. Un jeu de codes architecturaux, visuels, historiques permet cette distinction. Sur le Web, c’est impossible, la stratégie des marques est à l’œuvre, et, tels des aveugles, nous nous servons de Google en guise de canne blanche. Après avoir cartographié, il faut donc cultiver, c’est-à-dire urbaniser, créer des repères, des labels. Seule la culture, portée par des politiques publiques, peut le faire.« 

Qui écrit cela ? Le Président de l’INA : Emmanuel Hoog, à la page 150 de son ouvrage  » Mémoire année zéro » paru au Seuil fin 2009.

Avant d’être un médiateur, le bibliothécaire est depuis toujours un… trieur… Déboussolés comme beaucoup de professionnels de l’information par la révolution numérique, les bibliothécaires – traditionnels gardiens des savoirs et des connaissances – ont oublié leur rôle de trieur, ko qu’ils sont, debout sur la berge, regardant le fleuve s’écouler.  Ils pourraient contribuer collectivement avec d’autres professionnels également égarés (libraires, éditeurs, artistes, auteurs…) à la constitution de cette carte d’Internet, grâce aux nouveaux outils disponibles (souvent gratuitement) sur Internet et surtout  grâce à leurs compétences – si méconnues par le grand public – de description et d’organisation des contenus. Pour …

…retrouver le Nord…

…mais continuons notre lecture…

 » Enfin, civiliser Internet, c’est le collectiviser. Bien sûr, le mot n’est plus à la mode depuis longtemps. Dans l’histoire, il a fait souvent peur, à juste titre. Toutefois, il  paraît difficile d’affirmer, à raison que le Web est une « nouvelle dimension de l’espace public » (Nicolas Venbremeersch, De la démocratie numérique, Le Seuil/Presses de Sciences Po, 2002), sans y introduire non seulement quelques règles à caractère économique (dépôt légal, droit d’auteur), mais aussi des pratiques publiques et civiques nouvelles. » (p. 151)

L’exemple du site Culture Wok pourrait être une piste, une alternative et une évolution pour nos traditionnels catalogues de bibliothèques afin de retrouver notre place de médiateurs vers nos publics en mutualisant nos compétences et nos regards (libraires, éditeurs, auteurs voire lecteurs). « Développé par une équipe pluridisciplinaire, en partenariat avec la région Aquitaine, le Wok est un nouvel outil de recherche en ligne reposant sur un principe d’indexation intersubjective et collaborative qui prend en compte les choix psychiques de ses utilisateurs à partir de critères sensitifs. Il intègre les données linguistiques, sonores et visuelles dans un même espace pour s’adapter et se décliner dans de nombreux domaines. » L’idée et la version bêta de ce site sont déjà prometteuses.

Continuons…

 » La première urgence est de commencer par l’histoire, de faire d’Internet un acteur (et pas seulement une trace) de notre histoire, de lui donner de la respectabilité, en l’introduisant comme source essentielle de notre propre compréhension et de notre propre invention. Tel est le défi porté par la création du dépôt légal du Web. Comment l’organiser ? Est-ce pure folie, comme on l’entend parfois ? » (p. 151)

La BNF et l’INA ont une mission de dépôt légal. Ce qui change avec le Web ?

« L’archive devient vivante, changeante, immédiate. L’archivage doit donc intégrer cette dimension du temps par des aspirations cycliques de sites. Leur évolution se voit ainsi enregistrée périodiquement : il n’existe plus une source unique, mais une succession de versions. Internet exige une indexation en trois dimensions. […] Au fond, il n’y a plus aucune différence entre archive et information, puisque tout se retrouve placé  sur le même plan également étalé sur la toile. Le dilemme est simple : ne pas tout garder mais alors comment choisir ? Tout garder, mais pour que cette mémoire ait un sens, mettre en œuvre des outils de navigabilité extrême. Pour ne pas perdre la boussole – le nord et la tête d’un coup.  » (p. 152)

Emmanuel Hoog, le démontre à plusieurs moments dans ce livre : Internet, c’est « Toujours plus de mémoire, toujours moins d’histoire » (p. 135) et que ce manque d’histoire, finalement, nous entraîne dans un malstrom infernal… il faut donc « sortir de  ce présent permanent » (p. 154)

Revenons un instant sur l’exemple de Culture Wok, il faut lire les analyses d’Hubert Guillaud ici et celle de Silvère Mercier, .  Le bibliobsédé concluait son billet ainsi :  » Pour l’heure il ne semble pas encore possible d’intégrer cette technologie dans un catalogue de bibliothèques, mais Culture Wok propose de devenir partenaire en faisant participer les professionnels des bibliothèques à l’indexation et en intégrant une borne d’accès dans les établissements. »  Chiche ! Le libraire de Bibliosurf se demandait justement dans un billet récent Pourquoi les bibliothèques n’arrivent elles pas à travailler en réseau ? Constat que l’on peut prendre mal… ou pas !

Voici donc venu le temps – non de construire de nouvelles cathédrales – mais de travailler de manière collaborative et interassociative sur des projets fédérateurs , en réaffirmant les missions que la puissance publique nous a confiée. L’exemple du site Wiki-brest est remarquable,  » site Internet de mémoire et de culture partagées mettant en valeur le patrimoine du Pays de Brest : histoires de lieux, de personnes, de travail, géographie, tranches de vie, cartes postales, chansons, articles encyclopédiques, Wiki-brest c’est une écriture qui relie habitant-e-s, journaux de quartiers, associations, artistes, bibliothécaires, enseignants… « 

Laissons Emmanuel Hoog conclure :

« Maîtriser sa mémoire pour une collectivité devrait pourtant faire partie des libertés fondamentales. La Révolution française s’est accompagnée d’une importante institutionnalisation des politiques de mémoire (archives, bibliothèques, musées).  » (p. 153)

« La culture s’affirme comme un double espace. Tour d’abord le lieu de l’invention d’un vouloir-vivre ensemble, le lieu d’un possible public, c’est-à-dire, aux côtés de l’école et de la télévision, un territoire où se formule au quotidien la République en marche. Et puis le lieu culture, au-delà des segmentations disciplinaires et des guichets administratifs, offre un espace où l’histoire peut retrouver des lieux où s’épanouir. Il ne s’agit pas de lieux de mémoire. Il s’agit de lieux d’invention. » (p. 204)

La bibliothèque publique n’est-elle pas un de ces lieux ?

Silence

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Les pistes de ce livre sont nombreuses, vous pouvez vous le procurer ici ou ailleurs ou encore dans votre bibliothèque préférée !