kindle
La lecture est un paysage…
La lecture est un paysage…
…un petit village dans la campagne…
.
.
.
.
En fait, mon image du haut représente plutôt ça :
..
.
.
Le nombre de fois qu’un article de ce blog a été lu, avec des pics qui ressemblent à des ifs, des phases stables pour les fermes, masures et autres granges…
Est-ce moins poétique ?
Grange ? Vous avez dit grange, celle qui contient mille et un fourrages pour nourrir quelques vaches !
Allez vous promener dans ce pâturage : Publie.net, nouvelle expérience dûe à l’activisme de François Bon. Qui regroupe des auteurs (souvent publiés dans de grandes maisons d’éditions) sur le mode de la coopérative. Qui éditent leurs textes eux-mêmes et sur le net, mon bon monsieur, ma belle dame. Pari sur l’avenir du pdf et autres zibooks ou kindeuls? Cette info parue dans le touffu site Actuallité leur prouverait qu’ils ont raison. Le principe :
« la littérature contemporaine s’installe dans le numérique !
Des auteurs contemporains de langue française se réunissent pour éditer et diffuser leur travail via les supports numériques. A un tarif unique de 5,50 euros le téléchargement, ou 1,30 euros les formes brèves, publie.net propose une large sélection de récits, fictions et poésie d’auteurs contemporains, d’essais critiques et de recherches texte-images. Préparation, mise en page et formats pour la meilleure lecture possible sur votre ordinateur (PDF interactif), ainsi que sur les nouveaux lecteurs numériques.
La coopérative redistribue à chaque auteur 50% des prix téléchargement.«
Je ne vais pas redire ce qu’Hubert Guillaud sur sa Feuille de l’homo numericus a très bien dit dans son billet « La main à la pâte« . Il cite Francois Bon: » Il est de notre responsabilité d’installer dans les pratiques numériques les contenus qui nous importent, et c’est tout de suite.« . Dans un autre billet, Hubert avait publié un manifeste de l’éditeur numérique.
Toutefois…
On entend souvent cette phrase : l’édition musicale traverse une crise ! … Certes ! … Mais laquelle ? La crise actuelle est sans doute plutôt celle des intermédiaires, du modèle des majors attaqués par des artistes plus matures juridiquement, plus soucieux de leurs intérêts et aussi grâce à la facilité de publication et des outils mis à disposition sur Internet. Même s’il n’y a jamais eu d’époque aussi riche musicalement, le travail des éditeurs musicaux est en crise. Peu importe que l’on pense du bien ou du mal de leur travail, nécessaire ou pas…
Pour l’édition de textes, Publie.net marquera-t-il le début d’un nouveau modèle d’édition ? Il est aujourd’hui trop tôt pour le dire, mais voici une des premières expériences d’écrivains (solitaires ?) qui se regroupent pour éditer sur le net et dans un autre registre que le site Lekti-écriture qui lui, rassemble des éditeurs (50) dits petits ou indépendants (au choix !), soucieux d’investir ce nouveau continent.
Les modèles traditionnels de l’économie de la culture sont remis en cause. Mais ces intermédiaires ne restent pas les bras croisés. A propos de la concentration actuelle des industries culturelles et de l’information en général, Hervé Le Crosnier parle de vecteurs et de vectorialisme pour décrire la constitution de ces nouveaux modèles, de ces nouveaux cartels : « Pas seulement un nouveau modèle économique, mais bien une économie entière qui ré-organise le monde des informations, de la communication… mais surtout demain le monde de la production et l’organisation de la vie publique. Avec de nouveaux béhémots industriels capables de dessiner à la place des citoyens les formes de « régulation » et de contrôle… si nous n’y prenons garde. » Et :
« Ajoutons aussi que la constitution de vecteurs qui peuvent disposer à la fois des revenus publicitaires, de la maîtrise des contenus et, même si on n’en parle pas assez, de l’autonomie de leurs infrastructures (serveurs et de plus en plus réseaux) fait par ailleurs peser le risque d’une balkanisation de l’internet.
Le débat sur « la neutralité du réseau » a suscité chez les grands vecteurs, qui ont pris la tête de la campagne, la volonté de s’affranchir des « common carriers » qui ont fait le succès de l’internet (construction coopérative, chacun apportant sa contribution au réseau global, ce qui a permis, malgré les nombreuses annonces catastrophiques, de rendre très rares les phénomènes d’engorgement) ».
Publie.net, Lekti-écriture ou une librairie en ligne comme bibliosurf représentent-ils des micro-résistances ou un espace qui continuera d’exister malgré ces entités dominantes ?
Micro-résistance, oasis ou petit village à la campagne ? Ces trois heureuses initiatives ont finalement le même problème que les majors et autres vecteurs : faire connaitre leur travail, les écrivains ou artistes qu’ils proposent ? Et, nous, professionnels de la culture, notre mission est de les aider à exister dans nos médiathèques.
Alors, par exemple, il faut soutenir, encourager, acheter, et lire, et parler du Matricule des Anges qui depuis fin 1992 défend une certaine littérature contemporaine. Jetez votre deuxième zoeil sur le blog de TG, alias Thierry Guichard, le meneur d’histoires des anges. C’est grâce à lui que j’ai découvert le travail de François Bon en achetant le numéro trois du Matricule qui était consacré à son Temps machine en avril-mai 1993. Qu’ensuite, j’ai eu envie de faire un blog autour de Rick Bass et des natures writers à cause de son récent numéro sur RB et qui m’a permis de rencontrer une conteuse et de co-animer ce blog. Qui a dit que le virtuel isolait ? Qu’enfin j’ai sous les yeux le n° 93 dédié à Antoine Emaz, un poète pour qui la poésie sert à respirer…
Emaz parle beaucoup de murs dans les textes de l’anthologie que je viens de me procurer (Caisse claire : poèmes de 1990-1997 aux éditions Points Poésie). Murs ? Pas du Wall de Facebook qui se veut comme un tableau pour « mieux »communiquer (on est un réseau social ou pas !) mais murs qui contraignent, qui étouffent…
« Il n’est pas facile de continuer, d’écrire ou lire encore
devant
le mur »
(Poème du mur, in En deçà. – Antoine Emaz. – Fourbis, 1990)
Murs qui empêchent justement de respirer…
La lecture est un voyage… je ris… j’ai un dictionnaire de rimes à côté de moi…
François Bon, si par hasard, au gré de vos pérégrinations zinternetiennes vous passez par ici, quand est-ce qu’il sort votre bouquin sur Led Zeppelin ??? …tiré de vos émissions de y a déjà quek’temps…
Bon, je termine ce billet sinon je ne sais pas de quoi je vais vous parler…
Divagations et vagabondages sont les deux mamelles du Web…
Silence
Lire des bandes dessinées sur des « liseuses »…
Jessie Bi est critique de bande dessinée sur le site Du9, l’autre bande dessinée.
Du9 parle, amis bibliothécaires, de bandes dessinées qui échappent souvent à la lumière voire au soleil de la critique pour faire un mauvais jeu de mot…
Il vient de publier un billet synthétique sur les livres électroniques (ebooks, kindle…) qui mérite votre attention : liseuses et bandes dessinées.
Sur le terme LISEUSE, il précise dans sa note numéro six : » Aucun terme n’est arrêté pour l’instant en ce qui concerne ces objets. Amazon aurait communiqué sur celui de « Liseuse » que je trouve intéressant, puisque ces objets sont des moyens de lire des livres qui ont cette particularité d’être numérisés. Ils ne sont pas des livres donc, mais bien plutôt une bibliothèque portative. Livre électronique (« ebook ») est donc impropre de ce point de vue. On parle aussi de livrel, de baladolivre, de lyber, de tablettes de lectures, etc.«
Quel sera le mot choisi par l’usage ?
Silence
Quel support de lecture pour le livre de demain ?
Effectivement, la question de la forme de l’éventuel remplaçant du livre actuel est tout aussi vitale que celle de l’offre de contenu.
Signalé sur non-fiction.fr, « dans le cadre du concours des Espoirs de la création , Flammarion Beaux Livres propose aux participants d’imaginer le livre du futur, avec pour thème : « Concevoir notre nouvel objet de lecture : « Quel support de lecture pour le livre de demain » ?« .
Le concours Espoirs de la création est organisé par le Comité Colbert, « une association loi 1901 fondée en 1954 à l’initiative de Jean-Jacques Guerlain qui rassemble aujourd’hui 70 maisons de luxe soucieuses de partager et de promouvoir ensemble en France et sur la scène internationale un certain nombre de valeurs : l’alliance de la tradition et de la modernité, du savoir-faire et de la création, de l’histoire et de l’innovation. «
« Une semaine après le lancement de Kindle par Amazon, Flammarion propose un angle d’approche très différent, et dont la « faisabilité technique à court terme n’est pas prioritaire ». Le produit devra idéalement rester dans un ordre de prix comparable à celui des livres et « séduire les passionnés de nouvelles technologies autant que les lecteurs plus conservateurs attachés au livre en papier ».
Le cahier des charges proposé par Flammarion explore une voie novatrice, en recherchant une réelle amélioration pour les utilisateurs et les amoureux du livre et pas simplement le remplacement fataliste du livre par la technique. «
Ce concours s’adresse exclusivement aux étudiants des écoles partenaires du comité Colbert : écoles françaises de mode, de design, de graphisme et d’arts appliqués.
Bonne idée. Premièrs résultats attendus pour novembre 2008.
Si les créateurs s’y mettent ! Reste à étoffer le contenu qui reste d’une pauvreté immense. Je travaille à un prochain billet synthétique sur l’offre actuelle.
A suivre…
Silence.