GRAND FRERE : article évolutif au gré de mon désespoir (aïe !)

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Je lis quoi, en ce moment ? Plutôt, Je relis. 1984 de George Orwell. C’est le moment ! Tout, tout autour de nous, rappelle ce bouquin et sa prescience. Comme le quatrième pouvoir occupé à conforter son pouvoir plutôt que de l’exercer. Je vous préviens, je ne suis pas un adepte des complots mystérieux qui expliquent tout et son contraire… Suis-je alors un bibliothécaire 2.0 ? Un adepte inconditionnel des NTI ? Bof… Non, évidemment. Un bibliothécaire, cela réfléchit, surtout s’il se prête à l’ironie !

1984 prévoyait un monde totalitaire sur le mode classique d’un groupe de personnes invisibles manipulant tous le monde, magnifiquement mythifié par la figure de Grand Frère. Ecrit en 1948, il est pourtant livre de son époque qui voyait à l’ œuvre un affrontement binaire un peu stérile entre idéologies.

Orwell n’avait peut-être pas songé que ce ne serait pas BIG BROTHER qui nous contraindrait mais nous-mêmes. Nous-mêmes qui construirions de manière volontaire et même jubilatoire ce qui risque de devenir dans quelque temps, un enfer. Noire vision. J’en étais là de mes interrogations quand je suis tombé sur un billet d’Olivier Ertzcheid : bienvenue dans le World Life Web sur son blog Affordance.

Cet article dresse une pertinente histoire du WWW en trois étapes (Lisez l’article et revenez). « Nous sommes depuis quelques temps, notamment avec l’essor extraordinaire des « réseaux sociaux » (Facebook, MySpace) et celui des mondes virtuels (Second Life), entrés dans un troisième âge documentaire : celui du World Life Web. »

Et Olivier Ertzcheid de renforcer mes interrogations : avec les réseaux sociaux, « la question qui se pose donc aujourd’hui est celle du caractère indexable de l’être humain. Celle de savoir si l’Homme est, ou non, un document comme les autres.« 

Pour conclure sur : « les documents, les mots-clés ont acquis une dimension marchande. Ils se vendent et s’achètent sur la grande place de marché d’Internet, que régule pour une large part le seul moteur Google. Nos traces identitaires numériques seront-elles demain également marchandisables ? Bienvenue dans le World Life Web. »

Finalement, GRAND FRERE dans ce Web 2.0, n’est-ce pas un peu nous ?

A partir de quel moment, une technologie géniale telle que le World Wide Web, qui a complètement dépassé les rêves de ses créateurs, dérive-t-elle vers le négatif ?

Fancis Pisani, le journaliste du Monde, sur son blog (billet du 22 novembre 2007) cite la phrase pertinente suivante :  » le prix que nous payons quand nous demandons à personnaliser jusque dans les moindres détails les pages et services que nous utilisons c’est la surveillance totale que nous rendons possible grâce aux informations que nous donnons sur nous-mêmes. » Cette phrase est de Seth Finkelstein qui écrit pour le Guardian : ” The price of total personalisation is total surveillance.” C’est évidemment le comble total !

Dans son billet du 24 novembre, intitulé charte de nos droits sur les réseaux sociaux, Francis Pisani cite « un groupe d’influenceurs [de] la Silicon Valley [qui] proposent trois principes très simples auxquels pourraient adhérer les sites de réseaux sociaux (dont voici une traduction non litérale ET le texte original).

Ils leurs proposent de reconnaître que leurs usagers ont :

la propriété des informations personnelles les concernant (profils, liste des gens auxquels ils sont connectés, flux d’activités qu’ils crèent en circulant et en s’exprimant sur le web) ;le contrôle sur l’usage de ces informations par d’autres ;la liberté d’accorder un droit continu à leurs informations personnelles à des sites dans lesquels ils ont confiance. »

Comment réagir et où ? La force incontrollable de l’intelligence collective du réseau Internet est sa principale faiblesse.

Je dois vous avouer que je suis complètement à plat. Je suis un GRAND FRERE, tu es un GRAND FRERE. Il est… Nous sommes…

Chut… GRAND FRERE nous regarde !

Silence.

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Un texte à lire si vous ne le connaissez pas encore : Engooglés de Cory Doctorow sur le site des éditions C&F.

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L’accord Olivennes : le texte avant commentaires

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Lawrence Lessig, le professeur de droit américain, inspirateur de la licence créative commons a prédit dans « L’avenir des idées« ° que l’innovation et la créativité sur Internet achopperaient sur le problème des droits.

Est-ce que cette commission Olivennes marquera le début d’un retour de l’ancien modèle, et le point d’aboutissement de cette nouvelle querelle des anciens et des modernes ? En attendant, voici les propositions à connaitre avant de débattre.

Silence.

Voici les 13 propositions formulées par la commission Olivennes sur le téléchargement illicite.

1. Ramener la fenêtre VOD de 7 mois et demi après la sortie en salle à 4 mois. A cette occasion, les professionnels du cinéma analyseront l’impact d’une telle mesure sur chacun des acteurs économiques de la production et de la distribution et réexamineront si nécessaire les mécanismes de financement du cinéma.

2. Aussi longtemps que les mesures techniques de protection (DRM) font obstacle à l’interopérabilité, abandonner ces mesures sur tous les catalogues de musique.

3. Subordonner les aides à la production du Centre national de la cinématographie à l’engagement que le film soit rendu disponible en VOD.

4. Généraliser le taux de TVA réduit à tous les produits et services culturels, cette baisse étant intégralement répercutée dans le prix public.

5. Dans le cas où cette baisse serait obtenue, élargir l’assiette des abonnements internet « triple play » soumis au taux réduit en contrepartie de l’institution d’une taxe alimentant des fonds de financement de la création et de la diversité musicales comme cela a été fait pour le cinéma.

6. Publier un indicateur de piratage tenu par les pouvoirs publics, au maximum trimestriellement, de préférence mensuellement.

7. Regrouper les ayants droit en un agence unique chargée de lutter globalement contre le piratage et de favoriser l’évaluation, le choix et la promotion de technologies, communes ou convergentes, de marquage et de reconnaissance des contenus.

8. Généraliser les techniques de filtrage des contenus pirates par accord avec les ayants droit sur les plate-formes d’hébergement et de partage des œuvres numérisées grâce au choix d’une technologie d’empreinte (ou d’un nombre réduit d’entre elles), qui trouverait sa pleine utilité si éditeurs et ayants droit fournissent les sources permettant l’établissement de larges catalogues d’empreintes de référence.

9. Expérimenter les techniques de filtrage des fichiers pirates en tête des réseaux par les fournisseurs d’accès à internet et les généraliser si elles se révèlent efficaces.

10. Simplifier et clarifier la circulaire adressée au Parquet pour l’application de la loi dadvsi pour favoriser une application plus effective de la loi.

11. Prendre le décret déterminant des juridictions spécialisées dans la lutte contre la contrefaçon numérique, ainsi que celui prévu par l’article L. 336-2 du code de la propriété intellectuelle relatif aux modalités de diffusion de messages envoyés par les fournisseurs d’accès pour sensibiliser les internautes.

12. La Commission nationale de l’informatique et des libertés doit tirer les conséquences de l’arrêt du 23 mai 2007 du Conseil d’Etat annulant sa décision du 18 octobre 2005 refusant à diverses sociétés d’auteur l’autorisation nécessaire à la mise en place d’un fichier permettant la recherche et la constatation des actes de contrefaçon sur internet.

13. Mettre en place soit une politique ciblée de poursuites, soit un mécanisme d’avertissement et de sanction allant jusqu’à la suspension et la résiliation du contrat d’abonnement, ce mécanisme s’appliquant à tous les fournisseurs d’accès à internet. Il peut nécessiter la mise en place d’une autorité indépendante.

Voir le texte integral du rapport sur Livres Hebdo.

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Pour comparer, ce que demandait l’UFC-Que Choisir.

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Et aussi, le discours du Président de la République

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Quelques réactions :

Philippe Lemoine et Denis Olivennes : deux visions du droit d’auteur sur non.fiction.fr

L’analyse d’Olivier Ertzscheid sur Affordance : le billet Petit Père castrateur

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° L’avenir des idées : le sort des biens communs à l’heure des réseaux numériques / Lawrence Lessig. – Lyon, Presses Universitaires de Lyon, 2007.

Points d’Actu innove encore… le 27 novembre…

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Je ne vais pas vous le cacher plus longtemps mais je suis un admirateur sans limites des innovations lyonnaises en matière de bibliothèques et surtout du site Points d’actu.

Cliquez sur Wanted sur ce site pour découvrir le projet.

Que propose la bibliothèque de Lyon ?

Que chaque lyonnais raconte sa journée du lundi 27 novembre 2007…

« A l’origine de ce blog d’un jour, une journée de conférences organisées par Doc Forum et la Bibliothèque municipale de Lyon, à l’occasion des 10 ans de Doc Forum : à l’heure où l’information numérique est omniprésente, où professionnels et citoyens semblent s’être adaptés culturellement aux nouveaux outils de communication et aux nouvelles pratiques de la société de la connaissance et alors qu’ avec le web 2.0 la mode est à l’intelligence et à l’imagination collective la construction des savoirs est fortement bouleversée.
Aujourd’hui le savoir est partout, derrière l’écran, fragmenté, pulvérisé, presque méconnaissable sous forme de bases de données sans limites, d’accumulations et d’échanges hétéroclites d’écrits et d’images de toutes sortes, ces archives de tous formats et de durée variable constitueront-elles « une nouvelle mémoire universelle » ? La mémoire du passé deviendra-t-elle omniprésente et l’oubli quasi-impossible ? »

Une belle idée à saluer !

Silence.

Droit de l’internet et EPN

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Bonjour,

Je relaie ici le message paru dans biblio.fr. Le blog et le document cité sont particulièrement intéressants :

Il vient d’être mis en ligne un dossier de ressources sur le thème
« Droit de l’Internet et EPN – Espaces Publiques Numériques » (38 pages,
en licence Creative Commons) téléchargeable en PDF à cette adresse :

http://blog.jeanlucraymond.net/post/2007/11/11/Droit-Internet-et-EPN-dossier
-ressources

Il est le fruit d’une veille francophone sur le sujet depuis début
2007, de différentes missions effectuées ou en cours et sera
régulièrement mis à jour en fonction d’une veille active et des
contributions reçues.

Ce dossier peut être utile à tout EPN souhaitant mettre en place des
activités, ateliers et animations sur ces questions et également
trouver des ressources d’informations fiables pour le public. N’hésitez
pas à le télécharger et à le diffuser !

Au sommaire :

  1. Sites publics ou parapublics de référence sur le Droit de
l’Internet
  2. Autres sites de référence sur le Droit de l’Internet
  3. Sites associatifs et professionnels
  4. Sites commerciaux relatifs au Droit de l’Internet
  5. Sites personnels relatifs au Droit de l’Internet
  6. Gestion des Droits d’auteur
  7. Listes et forums de discussion spécialisés sur le Droit de l’Internet
  8. Solutions techniques et logicielles
  9. Sites avec activités
 10. Documents grand public téléchargeables
 11. Documents spécialisés téléchargeables
 12. Activités en Espaces Publics Numériques
 13. Articles de Presse
 14. Sites annexes
 15. Bibliographie papier

Avec mes meilleures salutations,

—–

Jean-Luc RAYMOND
Coordinateur opérationnel du Centre de ressources des Espaces Publics
Numériques de Wallonie (Belgique) – dispositif régional

http://www.epn-ressources.be
(ressources et actualités des EPN au quotidien)

Ordre de grandeur

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Parfois…

Pas toujours,

il faut suivre un peu les chiffres pour modestie conserver

éventuellement réagir…

Quels chiffres ?

61 538 000 de français en France métropolitaine selon les chiffres de l’INED.

L’arrêté du 15 octobre 2007, publié le 7 novembre au Journal Officiel (n°0258), détermine pour l’année 2007 le nombre d’usagers inscrits dans les bibliothèques accueillant du public pour le prêt, chiffre permettant de fixer le montant de la part de la rémunération au titre du prêt en bibliothèque à la charge de l’Etat. (Extrait de Tour de Toile, le blog du BBF)

donc : 8.090.318 d’inscrits dans les bibliothèques françaises

soit 13,14 % de la population !

c’est-à-dire 86,86 % de français que nous n’avons pas convaincu de venir s’inscrire dans cet équipement phare qu’ils adorent selon l’enquête du Crédoc.

Sur le blog Un petit cabanon, un billet à lire (Partir du besoin des « usagers/lecteurs », dit-on) propose un autre objectif : « ce lecteur / usager qu’il faut servir sur le net, c’est le citoyen ». Et on en revient aux questions de territoires. »

Silence

Haunted love : librarian

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Les bibliothèques et leurs bibliothécaires inspirent parfois les artistes.

Un petit clip pour vous détendre :

Haunted love définit sa musique dans un spectre très large : Gothique, Country, Pop.

Pour en savoir plus, voici le lien vers leur page myspace

 Silence !

Un OPAC personnel et le partage de vos lectures… si vous le voulez bien

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Vous aviez téléchargé un logiciel libre pour saisir votre bibliothèque personnelle mais vous n’aviez jamais le temps de tout paramétrer. Trop long, tous ces champs à saisir. Alors que dans votre médiathèque moderne, vous étiez convaincu depuis la belle Lurette de l’inutilité de la saisie à l’heure du partage des notices en Zorro 39.50 ou en Moka meuh ! Que vouliez vous faire ? Pouvoir retrouver rapidement dans votre fourre-tout, l’existence d’un texte… perdu…si si je suis sûr… je l’ai… je l’ai pas classé ? Mince…

Deux sites francophones, aujourd’hui, permettent de constituer rapidement l’OPAC de sa bibliothèque personnelle : l’Agora des livres et Babelio, un peu sur le modèle de leur prédecesseur anglo-saxon : Librarything, 19 millions de documents. Comment ? En s’abonnant gratuitement ou en payant un modeste écot au créateur du site. Puis en récupérent directement, une notice, simple, chez ce cher Amazon ou sur le site de la Bibliothèque du Congrès pour Librarything. Essayez !

Mais ces trois sites ont aussi pour but de faire partager les lectures de leurs abonnés. C’est le petit plus que nous, les bibliothèques, ne faisons guère par manque de temps pour le dire diplomatiquement ou parce que cachés derrière sa politique documentaire, la ou le bibliothécaire acariâtre (si si ca existe !) : « Si je l’ai acheté ce bouquin, c’est que je considère qu’il est important ! Na ! Pas besoin d’en faire tout un plat« … Bon, vous l’aurez compris, je force le trait ! Tous les bibliothécaires ne sont pas comme cela…

Comment aujourd’hui participer à ce web social comme on dit ? Comment tenir compte que des lecteurs donnent spontanément des avis critiques pertinents : 19 millions de livres critiqués sur Librarything ? Comment faire pour mettre cela dans nos catalogues ? Les enrichir de ces avis et critiques, de leurs tags associés ? A la manière d’un Web services d’Electre ou d’Amazon…

Je renvoie ici à un billet de Xavier Gallaup qui s’est posé la même question et donne un début de solution sur son blog.

Et le point de vue de Nicolas Morin qui travaille à l’ENSSIB : « Je veux ajouter mes livres dans le catalogue« 

Qu’en pensez-vous ?

Silence.

Les aventures de Super Librarian : communiquer sur sa bibliothèque

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Drôle ? Pourrait-on faire cela dans nos campagnes ?

La communication de nos activités est relativement sage, très encadrée, trop institutionnelle, sur des supports lus parfois par nos fidèles et la plupart du temps non lus, non vus…

d’où des usagers qui jouent le « pas vu , pas pris » …  sans le savoir !

Une évidence de dire que les enfants ne lisent pas le traditionnel journal de la presse quotidienne régionale. Et pourtant ? Nous continuons de ne pas utiliser d’autres supports.

Quelle bibliothèque utilise pour communiquer : radio et/ou télévision locale, Web TV, flyers distribués dans la rue, au hasard, sur la plage, dans la gare, ou par SMS… ?

Inventons ! Déguisons-nous en Super Dupont ! Le héros gotlibien !

 

Une vraie bibliothèque se cache derrière Super Librarian, elle se nomme la McCracken County Public Library. Elle est située dans le Kentucky. Quoi ? ah, moi non plus, je ne sais pas où c’est ! Mais on peut aller voir une carte ici.

 

Vous voulez retrouver Super Librarian ?

Et pendant ce temps là…

En France, certaines bibliothèques…

C’est la Bibliothèque Universitaire Paul Verlaine de Metz qui a fait réaliser cette vidéo. Elle pose évidemment la question suivante : si tous les contenus sont accessibles à partir du portail de la BU, quid de la Bibliothèque de pierre et de Pierre, son bibliothécaire ? Ce sera l’objet d’un prochain billet…

à suivre…

Silence

Biblioflux et Discoflux : 2 initiatives à saluer !

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Qui a dit que les bibliothécaires ou les documentalistes ne suivaient pas les avancées des technologies ?

Les deux expériences qui suivent montrent une belle appropriation des agrégateurs de flux RSS.

Biblioflux fonctionne comme un répertoire de blogs. Il propose une sélection de sources sur les bibliothèques, le livre, et les sciences de l’information. Né de l’initiative d’ un biblioblogueur documentaliste (auteur du blog La conjuration/notes), il agrége au moyen des fils RSS, des biblioblogs ou des sites culturels dans trois rubriques informatives : sciences de l’information, monde des bibliothèques, Le livre et l’édition. Dans la rubrique PLUS, vous saurez tout pour créer votre propre agrégateur de la manière la plus efficace et la plus adaptée à votre problématique. Vous pourriez ainsi vous créer des agrégateurs thématiques consacrés à la littérature adulte ou jeunesse, à la cuisine, aux scouts, à ce que vous voulez en fait…

Les bibliothécaires musicaux de l’ACIM ne sont pas en reste. Ils ont réalisé Discoflux sur un principe analogue et leur obsession majeure : la musique. De plus, en créant votre compte, vous avez la possibilité de créer une page de veille personnelle en ajoutant les sites que vous suivez régulièrement. (Rubrique : Ajouter des modules).

Ne lâchez plus ce fil, si j’ose dire… Un dernier mot : essayez !

Silence

La bibliothèque

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Réalisée par salutmirko

Sonorisée par Philip Glass